«Plan sobriété, la douche froide» Article expliqué

Par Yves Thréard

Publié hier à 19:41, mis à jour hier à 20:43

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

On aurait dû se méfier du retour des pattes d’éléphant ! Car les années 1970, c’est aussi le choc pétrolier, l’inflation et, dans notre pays «qui n’a pas de pétrole mais des idées», la chasse au gaspi. Tout ce que nous connaissons aujourd’hui. Avec quelques variations tout de même. À la télévision, les programmes ne s’arrêteront pas à 23 heures. Et, sur le petit écran, on n’avait pas vu apparaître, il y a cinquante ans, en plein après-midi, MM. Chirac ou Barre, les deux premiers ministres du président Giscard d’Estaing, nous conseiller de prendre des douches moins chaudes et plus courtes. Ce que fit, hier, Élisabeth Borne, flanquée d’une escouade de ministres.

L’époque a effectivement bien changé. La communication politique aussi! Pour un oui ou un non, nos gouvernants s’incrustent désormais dans notre intimité afin de nous faire la leçon. Pendant la crise sanitaire, il était conseillé, faute de vaccin, que «papi et mamie» passent le réveillon de Noël dans la cuisine. Avec la pénurie d’énergie actuelle, cols roulés et doudounes sont à présent chaudement recommandés par le ministre de l’Économie. Le chef de l’État lui-même, vêtu d’un modèle de couleur noire, en fait la publicité! Le ridicule le dispute à l’humiliant: l’infantilisation bat son plein. Certes, les temps sont durs, mais est-ce ainsi qu’on en appelle le plus efficacement aux économies?

Nous ne payons pas le prix de notre inconscience – les Français ont fait la démonstration de leur sens civique et de leur esprit collectif pendant le Covid -, mais celui de l’imprévoyance de nos dirigeants. La crise énergétique comme la crise climatique que nous traversons étaient, toutes les deux, prévisibles.

Aussi la question ne devrait-elle pas être de savoir si notre pays est susceptible de passer l’hiver sans se serrer la ceinture. Sacrifiée sur l’autel de marchandages électoraux et d’options idéologiques inconséquentes, notre capacité nucléaire, fleuron de notre industrie, aurait dû en grande partie nous protéger des vents mauvais et nous éviter d’exposer notre économie à un régime de décroissance. Quelle douche froide!

Vocabulaire

  • Des pattes d’éléphant : fait référence aux années 70 et à la forme des pantalons avec un bas large.
  • Le gaspi : le gaspillage : faire un mauvais emploi, utilisation de quelque chose (le gaspillage alimentaire)
  • Le petit écran : la télévision
  • Flanquée de : être sans cesse accompagné de quelqu’un
  • Une escouade : une petite troupe, un petit groupe (de quelques hommes normalement)
  • S’incruster : s’immiscer, action de s’introduire
  • Faute de : exprime l’absence de quelque chose
  • Une doudoune : un manteau chaud, très épais
  • Le ridicule….bat son plein : le ridicule et l’humiliant sont à égalité/ Battre son plein : est à son plus haut niveau
  • L’imprévoyance le fait de ne pas avoir prévu
  • Se serrer la ceinture : se restreindre, se limiter
  • l’autel de marchandages électoraux : c’est une image pour dire que la capacité nucléaire a été sacrifiée pour gagner plus de voix aux élections présidentielles.
  • Inconséquent.e : insignifiant
  • Le fleuron : ce qu’il y a de plus remarquable
  • Des vents mauvais : des événements négatifs, quelque chose qui est dans l’air et qui annonce des jours difficiles

Voici l’audio qui commence à 30 secondes (avant il y a une publicité)

9 thoughts on “«Plan sobriété, la douche froide» Article expliqué”

  1. Très bonne méthode pour apprendre la langue française.
    Merci beaucoup de ces efforts madame

  2. Il y’en avait beaucoup à apprendre, dans le récit en question. J’en suis reconnaissante, c’était bien valable. Merci beaucoup, Madame Patricia!

      1. j’ai bien lu ce texte et j’aime la façon de raconter, c’est un bon moyen d’apprendre,et pour améliorer la performance globale, j’en suis reconnaissante Merci beaucoup, Madame Patricia!

  3. j’ai bien lu ce texte et j’aime la façon de raconter, c’est
    un bon moyen d’apprendre,et pour améliorer la
    performance globale, j’en suis reconnaissante Merci
    beaucoup, Madame Patricia!

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